samedi 19 décembre 2009

La civilisation



C'est un peu optimiste.

lundi 14 décembre 2009

L'europe




Un avion décolle et passe au dessus de mon sac de couchage, ou un camion. Ça me réveille. Je suis arrivé tard à Mehamn, j'ai campé dès que j'en ai eu assez de marcher. Aujourd'hui, j'irai au bout de mon monde, aussi loin qu'on le peut sans s'abandonner. Le temps est mauvais, il veut que je mérite cet accomplissement et moi aussi. Je lui en aurais voulu de m'aider. Je n'ai pas d'itinéraire, il n'y en a pas vraiment en fait, même si je ne suis pas le premier. Tout au plus je peux essayer de comprendre les actions de ceux qui m'ont précédé.

Je pars dans la mauvaise direction. Pas mal intentionnée en soi, mais peur de l'eau que peut contenir une rivière. Les paysages sont encore terrestres, il reste de la végétation et les cairns se détachent encore du paysage, m'évitant de me perdre dans quelque pensée. J'ai fini de contourner la rivière. Du promontoire ou je me trouve, elle n'a pas l'air dangereuse. On la surestime pour avoir à choisir entre un choc et un effort, il est naturel de se méfier des voies directes.

Je finis par ne plus voir de cairns. Ce ne sont plus que des tas de cailloux sur un amoncellement de roches. Il n'est plus possible de distinguer cette finesse et je n'ai plus qu'à suivre mon instinct, mon propre Nord. Les monolithes sont de plus en plus gros. Je ne peux souvent plus sauter de l'un à l'autre et suis forcé de les escalader. Les uns après les autres. Je n'ai plus aucun moyen de savoir si j'avance droit. Je passe de temps en temps à côté de petits lac, puis de la côte je les ai vu sur un plan, mais n'y en aurait-il pas ailleurs?

Le sol est plat. Il y a des rennes, un étang et des morceaux de bateau rouillé qui volent trop près de ma tête. puis cette bande de pâturage se rétrécit. Je dois passer très près de la falaise et le vent me pousse dans sa direction. J'ai peur mais je voie le bout de la péninsule. J'avance, une bourrasque me pousse, je dévie de plusieurs mètres. J'arrive enfin, mais il y a un gouffre devant moi. Je dois le passer pour terminer. J'hésite longtemps. Est-ce-que je peux descendre? Remonter en face? Revenir? Savoir s'arrêter même quand on s'est déjà engagé plus que jamais et une forme de sagesse rare. Je continue et remonte en face. Je suis au bout de l'Europe.

vendredi 11 décembre 2009

Le futur



Je n'essaye pas de dire que Poutine nous sauveras tous.

mercredi 9 décembre 2009

Le triomphe


Le triomphe est la récompense des difficultés que nous traversons
Le triomphe est la nature de notre sang oublié
Le triomphe est l'accomplissement de nos rêves de victoire
Le triomphe d'une nouvel ère nous sert de dieu, à ses côté nous restons

dimanche 6 décembre 2009

Jour 19




Le temps est magnifique pour cette dernière journée de marche. Un lecteur de Géo moyen se réveillant ici se penserait en Mongolie. Je ne lis pas Géo et me pense juste seul. Ce n'est pas totalement vrai, je croiserai un groupe de quatre personnes vers l'heure du repas. Le paysage est maintenant très simple: une plaine, le ciel et un glacier de chaque côté. Mais il n'y a pas besoin de plus, un peu comme un beau tissu et une coupe précise suffisent à beau vêtement. Il y aussi quelques moutons, mais ils ont peur de moi. Ça se comprend, j'ai maigri et l'air affamé. La piste est très bien marquée. Elle a longtemps été la principale voie terrestre entre Reykjavik et Akureyry. Il paraît que beaucoup de cavaliers s'y promènent, mais je n'en croiserai pas. Cela m'ôte néanmoins tout souci d'orientation.
Je m'approche très gentillement du Hvitarvatn, et le sol commence à devenir marécageux. Au passage d'une dune, je vois une silhouette. C'est une fille. Ses vêtements et bagages sont lâches. On parle un peu. Elle est française et malgré ses chaussures décousues, elle a toute l'élégance que cela implique. Mais l'on s'intimide mutuellement et chacun reprend son chemin. Je finis par arriver en vue du Hvitarvatn. Le Langjökull se fond dedans telle une coulée de lave blanche, comme pour figurer ce qu'il recouvre. Il me faudra encore une heure pour parcourir la route qui relie le refuge au bord du lac à la route de Kjöllur, puis trois autres pour me faire amener jusqu'à Reykjavik. J'errerai un peu dans un quartier résidentiel avant de trouver le camping municipal.